Les déformations crâniennes positionnelles (DCP), souvent appelées « tête plate », regroupent plusieurs formes de déformations du crâne :
Ces déformations peuvent se manifester seules ou sous forme d’associations.
Causes et Facteurs de Risque
Les DCP (plagiocéphalie, brachycéphalie, dolicocéphalie) peuvent être associées ou non à un torticolis congénital (épaississement du muscle sternocléidomastoïdien, SCOM, à l’avant du cou), mais elles sont souvent observées indépendamment de toute malformation musculaire.
Il est important de distinguer les DCP des craniosténoses, des anomalies rares où une fusion prématurée des sutures crâniennes nécessite une intervention chirurgicale. Ce dernier cas est diagnostiqué par scanner.
Les DCP sont fréquentes et touchent environ 40 % des nourrissons à 4 mois. Leur cause exacte demeure incertaine, bien que leur prévalence ait augmenté depuis la mise en place du couchage sur le dos recommandé pour prévenir la mort subite du nourrisson. Les facteurs de risque incluent des contraintes fœtales, périnatales et des pratiques de nursing.
La Prise en Charge Précoce : Une Course Contre la Montre
La déformation crânienne ne disparaît pas d’elle-même et nécessite une prise en charge.
Une intervention précoce est cruciale, car la forme du crâne du nourrisson peut se modifier principalement pendant les 6 à 9 premiers mois de vie. Si la mobilité est restaurée rapidement, l’enfant pourra développer ses capacités motrices (retournement, rampé, quatre pattes, etc.) sans difficultés.
Les Conséquences des DCP
Bien que souvent considérées comme un problème esthétique, les DCP peuvent avoir des conséquences fonctionnelles, pratiques et posturales :
Que Faire à la Maison ? Prévention et Traitement
Prévention : Limitez les moments passés dans des positions fixes :
Favoriser la mobilité : Encouragez des positions variées :
Stimulation de la motricité :
Le Dépistage (plagiocéphalie, brachycéphalie, dolicocéphalie)
L’ostéopathe pédiatrique, lors de son examen, peut détecter les premières restrictions de mobilité ou de souplesse tissulaire avant même que la déformation ne soit visible. Il est donc conseillé de consulter un ostéopathe dès le premier mois de vie pour un dépistage précoce.
Les signes visibles de la déformation peuvent apparaître d’emblée ou plus tardivement.
Signes de déformation ou de restriction de mouvement à observer :
Si l’un de ces signes est présent, il est conseillé de consulter un médecin, un kinésithérapeute ou un ostéopathe rapidement et de mettre en place les conseils de stimulation de la motricité.
La Consultation d’Ostéopathie Pédiatrique en cas de plagiocéphalie, brachycéphalie, dolicocéphalie
Les soins d’ostéopathie pédiatrique sont doux et indolores. L’ostéopathe examine l’ensemble du corps de l’enfant pour évaluer ses tensions et restrictions, puis met en place un traitement adapté.
L’ostéopathe cherche les zones qui « bougent moins bien » sur tous les tissus du corps pour les libérer :
Il donne également des conseils spécifiques pour améliorer la motricité de l’enfant à la maison.
Fréquence des consultations : Cela dépend de l’âge du bébé et de la sévérité de la déformation. Le traitement peut être plus court si la prise en charge est précoce.
Le traitement en ostéopathie peut être complété par des séances de kinésithérapie.
L’ostéopathe peut aussi suivre l’évolution de la déformation en mesurant les progrès obtenus au fil des séances à l’aide d’un crâniomètre.
Si la Déformation Persistait : L’Option du Casque Orthèse
Si la déformation reste significative vers l’âge de 5 mois, malgré les soins, l’orthèse crânienne (casque) peut être recommandée. Ce traitement non invasif est généralement porté 23 heures sur 24 pendant plusieurs mois, afin de remodeler progressivement la forme du crâne.
Et Après le Traitement ?
Une fois le traitement terminé, avec ou sans casque, il est important de suivre de près l’évolution des capacités motrices de l’enfant, notamment le développement de la marche. L’ostéopathe, en coordination avec les parents et l’équipe médicale, surveille ces étapes cruciales.
Les améliorations obtenues pendant ces premiers mois de traitement auront un impact positif durable sur l’ensemble du développement moteur et physique de l’enfant.